vendredi 17 juin 2005

En attendant Leys

Il y a, me semble-t-il, au moins deux bonnes raisons de se réjouir et une de s'étonner en découvrant cette dépêche de l'AFP que je vous livre illico presto et in extenso :

Le Prix mondial de la Fondation Simone et Cino del Duca, doté de 250.000 €, a été remis mercredi à l'écrivain sinologue Simon Leys, pour l'ensemble de son oeuvre, lors d'une cérémonie solennelle sous la Coupole de l'Institut de France.
Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'Académie française, a souligné dans son discours que le lauréat répondait "aux deux exigences du jury : que l'écrivain et l'oeuvre choisis soient porteurs d'un véritable message humaniste, que leurs très hautes qualités intellectuelles leur confèrent une réputation internationale incontestée".
Né le 28 septembre 1935 à Bruxelles, Simon Leys, de son vrai nom Pierre Ryckmans, se rend en Chine à l'âge de 20 ans, alors qu'il étudie l'histoire de l'Art à Louvain. Ce voyage sera déterminant dans sa vocation de sinologue.
Poursuivant ses études à Taïwan, Singapour et Hong Kong, il acquiert une maîtrise parfaite du chinois et de la culture chinoise.
Ses premiers travaux, rappelle l'académicienne, portent sur les aspects classiques de la Chine (
Propos sur la peinture du moine citrouille), mais il publie en 1971 un ouvrage iconoclaste et pourtant très savant, Les habits neufs du Président Mao.
"Il y dénonce avec un grand courage, car le livre paraît en pleine période de "maolâtrie" occidentale, la réalité de la révolution culturelle et plus largement du régime communiste chinois".
Simon Leys complète cette réflexion par
Ombres chinoises et Images brisées. Cette trilogie, traduite dans de très nombreuses langues, "représente le plus important effort de réflexion vraie sur la Chine contemporaine", selon Mme Carrère d'Encausse".
Savant sinologue, penseur, essayiste, il s'est aussi intéressé aux défauts et ridicules de Malraux, à Protée, dieu marin des Grecs, à Don Quichotte, à Victor Hugo et achève actuellement une oeuvre savante sur Confucius.


Or donc, disais-je, deux raisons de se réjouir. Les voici :

1. Simon Leys a reçu un prix fort bien doté. Tant mieux pour lui.

2. Simon Leys achèverait actuellement une oeuvre savante sur Confucius. Et là, c'est tant mieux pour nous !

Ailleurs, en conclusion d'une bio-bliographie de Simon Leys, on peut également lire qu'il "est en train d'achever un Confucius en anglais qui sera un développement de la traduction déjà publiée en français (Les Entretiens de Confucius, 1987, 1992). Selon l'auteur, cet ouvrage serait appelé à constituer un véritable manifeste d'humanisme pour notre temps."

Je souhaite seulement qu'il n'y ait pas confusion entre l'annonce d'un travail à paraître et la traduction anglaise des Entretiens en français, quant à elle déjà publiée (The Analects of Confucius, W. W. Norton & Company, 1997, 256 p.). Qui vivra verra.

La raison de s'étonner, triviale et suspecte, est la suivante.

Celui qui a si bien rendu la pensée de Confucius est né un 28 septembre, date retenue, ici ou , pour être celle du jour de naissance du Saint Homme ! (cf. "Confucius BB")

Confusing, point n'est-il ?

Aucun commentaire: