vendredi 26 mai 2006

In memoriam Aloïs Tatu


Aloïs Tatu n’est plus. Il a rendu son dernier souffle à la fin de l’année 2005 et personne n’a tenté de le ranimer. Un bilan de son “œuvre” est donc possible et sans doute souhaitable. Son évaluation quantitative ne pose aucun problème. Le décompte de sa contribution est facile à faire : en tout et pour tout, trois traductions, par lui signées, ont été publiés entre 1998 et 2005. La première (1998) est passée en format de poche (2002), la deuxième (2003), pas encore, le troisième (2005) est encore chaude. L’appréciation qualitative, quant à elle, viendra en son temps.
Elle ne pourra guère s’appuyer sur l’avis des lecteurs de ces trois ouvrages, car ils n’ont pas suscité beaucoup de commentaires. Les seuls que l’on trouve sur le net n’apportent pas grand chose au débat ; ils méritent pourtant d’être relevé. Je n’ai conservé que ceux qui proposent une appréciation sur les livres et ne se contentent pas de piller leur quatrième de couverture.

Galantes chroniques de renardes enjôleuses
1. “Un livre dont il n'y a pas grand chose à tirer “ est l’avis formulé sur Shoshosein, qui se définit comme un “site sur l'Asie en général, et sur les mangas et l'animation en particulier”. Voici le jugement dans son intégralité initiale :

Dans la préface nous trouvons une jolie phrase d'accroche : Ce livre "nous fait entrer dans les sous-sol de la littérature de divertissement".Dès le départ je n'ai pas aimé la tonalité de type "conte", du genre "et il a fait ceci, et il a rencontré un dieu qui lui a dit que..." j'aime pas trop, d'autant plus qu'il y a de l'érotisme que dans le premier chapitre.
Une histoire au demeurant très courte : 12 chapitres de 6 pages chacun
histoire sans vraiment d'intérêt.
J'ai l'impression qu'on a artificiellement fait entrer ce roman vaguement érotique dans le Pavillon des Corps Curieux, en entrecoupant chaque chapitre d'illustration d'époque (explicites bien sûr). déçu.
Quant à "Les renardes par l'une d'elle", écrit par Solange Cruveillé, c'est
un historique des légendes sur les renardes, pas mal.
Pour vous faire un peu une idée de la forme :
On retrouve la même structure tout au long des chapitres :
"arrivé à ce point, vous vous demandez sûrement quelle était l'apparence de cette Immortelle? Eh bien, un quatrain va satisfaire votre curiosité" s'en suit 4 vers
Quant à la fin des chapitres, il y a toujours une formule, un "à suivre" : "si vous voulez savoir ce qu'il advient par la suite, eh bien écoutez ce que le chapitre suivant a à vous conter."
Enfin, 30 pages de notes, très bien faite, mais ralentissent la lecture. Elles peuvent se lire indépendamment, comme un lexique de culture chinoise.
Un livre dont il n'y a pas grand chose à tirer.
Docteur Spider, ne remercie pas sa chérie pour ce cadeau de la Saint Valentin (mais bon j'ai eu un super pull), 24/02/06
Dans le genre littérature chinoise classique, érotique et magique,
Le moine mèche-de-lampe semble meilleur...

2. Le Catalogue de la bibliothèque de Montréal fournit quant à lui en complément d’une notice bibliographique impeccablement établie, un court “résumé” équitable mais fort impersonnel :

Roman érotique anonyme, au ton parfois rabelaisien, qui date approximativement du milieu du 18e siècle. Une introduction (p.7-19) et une postface sur le thème de la renarde (p. 121-132) aident à mieux situer ce texte dans la tradition romanesque et folklorique chinoise. Comprend un lexique (p. 133-159) et des indications bibliographiques (p. 161-166). [SDM]


Le pavillon des jades
1. La notice qui figure dans la rubrique livre du “Club des passionnés de l’Asie” du site Asiexpo le fait venir du Japon. Jean-Pierre Gimenez, son rédacteur, donne un résumé de l’ouvrage

Un homme n’arrivant plus à satisfaire son épouse, s’en va à la capitale suivant les conseils d’un ami. Ce dernier, plutôt faux, profite de l’occasion pour la séduire. S’en suivent quelques parties galantes que l’on qualifiera volontiers de lestes. Mais l’époux aussitôt attifé d’un appareil plus conséquent n’aura de cesse de rattraper le temps perdu, quitte à se fourvoyer avec un esprit démoniaque et à en perdre la tête.


et livre son commentaire

Réjouissant roman coquin et libertin de la Chine ancienne, “Le Pavillon des jades” se distingue par la verdeur de ses propos et la rougeur qui ne manquera pas d’empourprer vos joues à sa lecture.
2. Le Catalogue de la bibliothèque de Montréal toujours :

"Première traduction, toutes langues confondues", d'un roman érotique chinois, en langue vulgaire, dont l'intérêt reposerait, selon P. Kaser, en partie sur la "multiplicité des liens avec d'autres textes qu'il offre à la sagacité du lecteur". L'oeuvre expose une sexualité "saine et sportive" (cf. l'introduction p. 9-27, qui précise que la période de rédaction demeure à ce jour mystérieuse, mais postérieure à 1657). Répertoire, p. 149-163. On peut avoir des doutes sur "l'authenticité" de ce roman "plaisamment dérangeant". [SDM]


Le moine mèche de lampe
1. Le Catalogue de la bibliothèque de Montréal encore :
Roman érotique du 17e siècle, avec famille mandarinale confrontée à quatre séduisants succubes, et moine lubrique. Introduction dialoguée de ton badin, p. 7-19. [SDM]
2. J’ai extrait les échanges suivants d’un des blogs du site psychologies.com.

Et puis, la librairie..
Mes achats du jour ??? Alors :
"Le Moine mèche de lampe" Pffff, pas dispo, et pas sûre de trouver, la dame.....c'est au moins la 4ème boutique où je me casse les dents, j'ai commandé, mais ... c'est un vieux livre de ...98 m'a dit l'employée !!! à suivre..


Commentaires
Tu peux commander Le Moine mèche de Lampe sur amazon.com. Je l'ai fait la semaine dernière et attends la livraison.Info au cas où ... ta libraire bloquerait. lol
Ne ferait-elle pas un peu de censure ?

Bises

Ailleurs sur le même site en commentaire à

Pour ceux et celles que se poseraient la question : ce n'est pas mon conte chinois qui a éveillé mes sens (un peu juste pour ce qui est de la suggestion) mais si vous en connaissez qui mettent le feu aux poudres, je suis preneuse ;-))

voici ce que l’on peut lire, rédigé par “Isa” le 21/7/2005 :

Pour le feux aux poudres, moi j'aime beaucoup
"le moine mèche de lampe" roman erotique Chinois.
J'aime bien l'effet que cela me procure...alone in my bed.....Oh my God !!!!
kiss

Instructif & déprimant !

jeudi 25 mai 2006

Baidu-Li

Se référant à un article du Financial Times du 11 mai 2006, le service en ligne de BBC News annonçait (le même jour) la naissance du Wikipedia chinois et en dénonçait les limites :

China's leading web search company has launched an online, user-generated encyclopedia modelled on the US-based Wikipedia, which is blocked by Beijing. The new service from Baidu.com, Baidupedia, is heavily self-censored to avoid offending the Chinese government. Wikipedia had become increasingly popular in China until blocked in 2005. China has strict laws on internet use and blocks content it deems a threat, including references to the Tiananmen Square massacre and notable dissidents.

L’excellent blog d’Imagethief [Confessions of an American Spin Doctor in Beijing] reformulait dès le lendemain les données du problème dans un article intitulé Baidupedia dont voici l’essentiel :

Baidu has launched it's own user-generated encyclopedia, filling the gap that has existed since the Chinese authorities decided that Wikipedia was a swamp of dangerously controversial agitprop and punted it outside the great firewall:
The new service from Baidu.com, Baidupedia, is heavily self-censored to avoid offending the Chinese government. (...) Baidu has barred users from including any "malicious evaluation of the current national system", any "attack on government institutions" or even "promotion of a dispirited or negative view of life". This would be entirely in keeping with the standard Chinese government approach of setting vague guidelines, giving you a hard stare, and then letting you censor yourself far more effectively than they ever could. It also ensures that essentially any material deemed objectionable for any reason whatsoever can be deemed to transgress against at least some aspect of the content restrictions.

Nevertheless, Baidupedia (or 百科, which is both shorthand for the Chinese word for encyclopedia, 百科全, and agreeably close to 百度) now claims almost 110,000 entries, putting it substantially ahead of Wikipedia's 67,000 Chinese entries [维基百科,自由的百科全书].

Anyway, a quick'n'shallow search for the old "Tian'anmen Square" litmus topic reveals articles on the banalities of the square's construction, history, and dimensions (this one in particular is
worth a read if you want to be overcome by revolutionary spirit); the Monument to the People's Heroes; modern Chinese architecture; Beijing's Xicheng and Dongcheng districts; the PLA Type 99 tank; China's national day, etc.
Seems ready for mass consumption.

In fact, the expected paucity of controversial topics aside, I am all for China having its own wiki-style encyclopedia, although it's a shame they can't now contribute to the original Wikipedia. In fact, as a regular user of the actual Wikipedia, I can report that somewhat tighter editing and management hand might serve it well also, although I'd stop short of the political controls.


Imagethief ajoutait aussitôt une note fournissant les réponses (ici en italiques) du responsable marketing du site chinois aux accusations portées contre Baidu Baike de piller Wikipedia :

"The sharing of information is instrumental in the development and the continuity of knowledge."
The act of sifting out relevant information and editing is in itself a process of information packaging, he pointed out. "Baidu Baike has a rigorous copyright system to protect the rights of the original contributor and editor of an entry," he said.
Yes, the sharing of information is,
de facto, instrumental in the development and continuity of knowledge. But usually the small matter of attribution is also considered important. If they're unclear on the concept, perhaps they can look it up in an encyclopedia.

Il ne restait plus qu’à voir comment ce Wiki-chinois traite Li Yu.

Aussitôt dit, aussitôt fait, en un clic apparaissait une
notice, dûment illustrée de la photo déjà utilisée ici pour MEA CULPA. En quelque 2000 caractères sont évoqués des éléments de la vie de Li Yu, principalement après 1666. L’accent est surtout mis sur son Xianqing ouji 闲情偶寄 pour lequel une rubrique a même été créée. Les autres œuvres ne sont qu’évoquées dans une énumération finale.

Rien de bien renversant donc. Si lecteur sinisant en a plus que dans le
Wiki-libre, il ne trouve plus de bibliographie. Par contre, il peut pousser sa recherche un peu plus loin et avoir, chemin faisant, d’agréables surprises.

La recherche sur Li Yu révèle un aspect de Baidupedia à explorer plus avant. Le moteur de recherche propose, en effet, un choix d’une soixantaine d’entrées de type encyclopédique dont une sur Patrick Hanan, mais conduit également vers des entrées d’un dictionnaire qui s’appuie sur des citations de textes de Li Yu (romans, pièces de théâtre).

La source utilisée n’est pas signalée. Dans les cas consultés, il s’agit du monumental Hanyu dacidian 汉语大词典 supervisé par Luo Zhufeng 罗竹风, publié par les éditions Hanyu dacidian (Shanghai) d’abord en douze volumes en 1986, puis plus récemment (1997) en trois gros volumes fort peu maniables et depuis peu sur support numérique.

Ainsi donc, à l’usage, Baidupedia (Baidu baike 百度百科), dont l’existence vient d’être signalée aux membres de l'Association française d'études chinoises dans sa dernière lettre d’information (n° 52), pourrait devenir un outil utile au sinologue en chambre. Il semble pourtant moins prometteur que le Baidu guoxue 百度国学, qui devrait répondre encore mieux à ses attentes.

samedi 13 mai 2006

Traduttore fedele

La recherche bibliographique sur internet réserve toujours à qui peut y consacrer un peu de temps, quelques jolies surprises. En voici une nouvelle preuve.

Je connaissais (depuis fort peu de temps, je dois l’avouer) l’existence d’une traduction italienne du Rouputuan. On la doit à Anna Maria Greimel qui traduisit le roman en 1973 sous le titre d’Il tappeto da preghiera di carne (Milan, Sonzogno, coll. “I classici dell’erotismo”, 383 p. avec une introduction de Renata Pisu).

La notice qui m’en a informé, en reste à l’idée ancienne et erronée que Li Yu aurait écrit le roman en 1934, à l’âge de 26 ans. Elle n’indique pas s’il s’agit d’une traduction originale d’après le chinois ou bien, plus vraisemblablement, réalisée à partir d’une traduction déjà publiée. Si c’est effectivement le cas, ce pourrait être soit l’allemande de Franz Kuhn (Jou Pu Tuan : Ein Erotisch-Moralisher Roman aus des Ming-Zeit (1633). Hambourg, 1933), soit l’anglaise de Richard Martin d’après Kuhn (Jou Pu Tuan. The Prayer Mat of Flesh. New York, 1963) soit la française publiée chez J.-J. Pauvert en 1962 , La chair comme tapis de prière, comme le laisse supposer le titre retenu. Les autres traductions parues depuis (P. Hanan, The Carnal Prayer Mat, NY, Ballantine, 1990 - la meilleure - ; Corniot, 1991 ; Voskrisenski, 2000) sont naturellement toutes hors de cause.

J’ai aussi récemment trouvé la référence à la traduction italienne que Roberto Buffagni avait donné, sous le titre d’Una torre per il calore estivo, de A Tower for the Summer Heat recueil de six nouvelles tirées du Shi’er lou de Li Yu traduites par Patrick Hanan (NY, Ballantine, 1992).

La notice mise à disposition par le site Tuttocina.it [Il portale sulla Cina] signale du reste qu’il s’agit d’une traduction de l’anglais [Traduzione (dall’inglese)]. L’ouvrage de 240 pages, a été publié à Milan, par les éditions Feltrinelli, dans une collection intitulée “Universale economica” en 1994.

Mais, quale sorpresa ! de trouver, sur le même site, la référence à un petit volume de 46 pages proposant une traduction italienne d’un conte des Wushengxi de Li Yu et surtout de découvrir son titre qui en rappelle un autre :

A marito geloso moglie fedele

Autore : Li Yü ; Editore : Meravigli, Vimercate ; Collana : Libri di Una sera ; Prima edizione : 1994 ; Pagg. : 46 ; Traduzione e introduzione : Valentino De Carlo

Vengono scomodati anche gli dèi e i testimoni defunti per risolvere una complessa vicenda giudiziaria che vede contrapposti un marito geloso e la moglie sospettata di averlo tradito. Il giudice Bao saprà ricomporre la lite con molta astuzia: la pace familiare verrà ristabilita e l’onore dei coniugi sarà salvo. Li Yü (1611-1680), grande narratore della letteratura cinese classica, ci offre un testo divertente in cui si prende gioco con ironia del rapporto tra i sessi e delle buone convenzioni sociali.

Le résumé proposé montre bien que le conte en question est celui qui raconte comment la femme d’un bachelier, accusée d’adultère par un plaisantin, intente un procès à son mari , risible cocu imaginaire, pour retrouver son honneur perdu. Chargé de l’affaire, le Juge Bao doit en appeler aux esprits pour raccommoder les époux désunis. Mais rien n’est dit de la traduction.

Le site de la librairie Marco Vasta, ne donne pas non plus d’indication d’un emprunt possible à une traduction française déjà existante, savoir “A mari jaloux, femme fidèle”, ma traduction d’un conte du deuxième volume des Wushengxi parue chez Picquier dans le volume paru sous ce titre en 1990 (pp. 91-132).

Le lien entre les deux traductions semble évident, car ce titre arrêté au dernier moment voici 16 ans [contre une autre option qui était “Le cocu imaginaire”], ne figure pas dans le texte de Li Yu. Pour l’heure, je ne sais pas si Valentino De Carlo s’est ou non seulement contenté de s’inspirer du titre. Je suis impatient d’en avoir le cœur net.

Justement, sur son site de vente en ligne, la Libreria Rinascita (librerieitaliane.net) le propose toujours, mais chez un autre éditeur, La Spiga, à 1,55 €. Il est même annoncé “Disponible”. Pourquoi se priver ?

En attendant, j'ai mis en ligne une page proposant une trentaine de couvertures de livres offrant des traductions de Li Yu. On peut la consulter en cliquant >> ici <<.

lundi 8 mai 2006

Wiki-Li

Le 24 mars dernier, je m’amusais des efforts réalisés par un site chinois de propagande culturelle dans leur présentation de Li Yu et de son œuvre. Plus d’un mois après - comme le temps passe vite ! -, c’est à L’encyclopédie libre Wikipédia de faire les frais de mon mauvais esprit.

Ceux qui ne connaissent pas encore Wikipédia peuvent s’informer aussi rapidement qu’en détail de la nature de cette entreprise en cliquant >> ici <<>> <<>> << et la soumettre à sa propre évaluation.

J’ai pour ma part taper ‘Li Yu’ pour découvrir une micro notice sur le grand poète 李煜 Li Yu (937-978). J’ai alors tenté ‘Li Liweng’ pour aboutir au bon Li Yu (李漁) et découvrir cette notice :

李笠翁 Li Liweng, connu aussi sous le nom de 李漁 Li Yu (1611-1679 ?), est un écrivain chinois de la dynastie des Qing. Dramaturge, romancier (auteur en particulier du Tapis de prière en chair), essayiste, homme de théâtre et éditeur, il est un des meilleurs représentants des lettrés qui prônaient les plaisirs de la vie.

C’est mieux que rien, mais un peu maigre. Merci tout de même à Gbog [qui semble être le maître d’œuvre du riche site Wengu 溫故]. En attendant plus, on peut toujours compléter à moindre frais cette contribution déjà ancienne [26/11/2003] en consultant le versant anglais de Wikipedia, ce que j’ai fait.

On y trouve une notice plus longue et d’autres dates de naissance - 1610 au lieu de 1611 -, et de mort - 1680 au lieu de 1679 ?. La biographie de Li Yu a évolué lentement depuis le 8 mai 2004, date de sa mise en ligne. Elle prend un tour plus conséquent un an et un jour plus tard, soit le 9 mai 2005, par l’ajout d’une bibliographie offrant une liste de traductions et d’études.

Cette liste est loin d’être exhaustive, mais elle n’est pas négligeable. On y trouve même deux titres en russe qui sont, non pas des études, mais des traductions dues à D. N. Voskrisenski. Le plus drôle, en ce qui me concerne, fut d’y découvrir cette référence :

Li Yu: À mari jaloux, femme fidèle, by Pascale Frey 1998

Une petite recherche sur le nom de la personne qui se trouve créditée de ‘ma’ traduction de cinq contes tirés des Wushengxi m’a conduit au site de la revue Lire qui avait, lors de sa parution en novembre 1998, signalé la réédition en poche de cet ouvrage publié en 1990 :

À mari jaloux, femme fidèle par Pascale Frey - Lire, novembre 1998

Li Yu a failli devenir mandarin. Il sera écrivain. Né en 1611, mort en 1680, Li Yu devient romancier à la chute de l'empire Ming. Il publie notamment les
Comédies silencieuses, de courts récits à l'ironie mordante, dont sont tirés les cinq contes amoureux qui paraissent ici sous le titre évocateur A mari jaloux, femme fidèle.

Et voilà, la signataire de ces quelques mots de présentation [quasiment tous empruntés à mon introduction] qui se retrouve à la place du traducteur ! Quant à Jacques Dars, il se fait voler, tout bonnement, la vedette par ... son propre éditeur :

Les carnets secrets de Li Yu, un art du bonheur en Chine, PHILIPPE PICQUIER, Edité par Jacques Dars, 2004.

Ces erreurs se retrouvent avec de légères variations dans le Wikipedia allemand : les deux titres quittent, en effet, la rubrique ‘traduction’ pour passer dans le registre des ‘études’ sous cette nouvelle présentation :

Pascale Frey: Li Yu: À mari jaloux, femme fidèle (1998).
Philippe Picquier: Les carnets secrets de Li Yu, un art du bonheur en Chine, 2004

La version chinoise [accessible à l'adresse http://zh.wikipedia.org/wiki/], pour sa part, se conforme à la version anglaise de cette bibliographie un peu cavalièrement établie que l’on doit à Gisling, un Canadien qui se passionne non seulement pour certains auteurs chinois comme Zhang Dai (张岱), mais également pour l’art des jardins, le thé, l’actrice Josephine Siao Fong-Fong (蕭芳芳) et la belle Su Xiaoxiao (蘇小小).

Il ne reste plus qu’à faire le ménage. Qui s’y colle ?