mardi 30 janvier 2007

47 ?

En ce jour anniversaire - le mien et le 59ème de la mort du Mahatma Gandhi (1869-1948) - , je vous invite à écouter un morceau de musique qui s'impose pour un chiffre qui interroge :

• la musique est de Charles Ives (1874-1954) et s'intitule The Unanswered Question. Pour en savoir plus sur ce morceau datant de 1906, il faut consulter "A Descriptive Catalogue of The Music of Charles Ives". Ailleurs, on nous dit que "Charles Ives's "Unanswered Question" was the first piece of the 20th Century using spatial separation as a major element of the composition. He specified three groups of instruments to be placed around the concert hall, or even off-stage. One, a solo trumpet, keeps asking the eternal question; the second, increasingly irate and jabbering winds, tries to respond; and the third, a soothing background of soft strings represents the constant harmony of the universe" et l'on peut aussi s'amuser avec un 'inaural 3D positioning software to move the musical parts around in an imaginary hall' ! Pourquoi se priver ?

• l'illustration provient d'un site de circonstance, portant le nom énigmatique de The 47 Society

Rien à ajouter, sinon cette citation empruntée au grand Jean de La Bruyère (16 août 1645 - 10 mai 1696), mort "célibataire et pauvre", "d'une attaque d'apoplexie", à seulement 50 ans :

Celui qui continue de cacher son âge pense enfin lui-même être aussi jeune qu'il veut le faire croire aux autres.

samedi 13 janvier 2007

En travaux

Tous ceux qui ont la chance de se rendre fréquemment à Pékin peuvent voir la ville se transformer à la vitesse grand V. Ce ne sont pas seulement les vieux hutong qui laissent la place à des constructions modernes. Les sites historiques font également peau neuve pour accueillir le flot des touristes attendus en 2008. Les grands monuments font bien naturellement l'objet des plus vives attentions. C'est aussi vrai des sites moins prestigieux. La comparaison des deux clichés ci-contre, pris à plus de trois mois d'intervale [respectivement le 19/09/06 et le 1/01/07] donnent une idée des transformations que subit en ce moment le Guozijian (Collège impérial) de Pékin. C'en est sans doute bientôt fini du charme désuet de ce lieu encore fort peu fréquenté.

Le Kong miao est lui aussi en pleine restauration. C'est bien mérité car, comme le Collège voisin, le Temple de Confucius avait besoin d'un sérieux coup de pinceau. Pour l'heure, on ne peut que s'incliner devant les statuts du Maître de Qufu et on doit attendre la fin de l'année pour y faire à nouveau brûler l'encens d'offrande.

Si l'on se fie au regain d'intérêt pour Confucius, le lieu devrait voir s'y presser en masse le public chinois qui s'entousiasme pour les émissions et les écrits qui vulgarisent la pensée du Maître. Le dernier numéro du Sanlian shenghuo zhoukan 三联生活周刊 (Life week) lui consacre du reste un dossier [子曰——从南怀瑾到于丹的通俗路径] et lui réserve sa couverture. Danwei n'a pas manqué de noter la sortie de ce numéro dans un billet intitulé "What Confucius said".

A noter que Yu Dan 于丹 se place, toujours en ce début d'année 2007, et ce depuis quelques semaines déjà, en première position des meilleures ventes de livres à Pékin avec un ouvrage sur le Lunyu 《论语》[savoir《〈论语〉心得》]. Elle y trône juste devant Liu Xinwu 刘心武 qui s'y trouve, quant à lui, pour des écrits sur Hongloumeng 《红楼梦》lequel tient, pour sa part, la sixième position dans les ventes de romans ! La Chine est vraiment surprenante ! Qui - à part quelques hurluberlus idéalistes -, aurait parié un kopec sur le renouveau des études classiques, il y a vingt ans ? Il est vrai que ce regain se fait en empruntant des voies parfois bien surprenantes : voir à ce sujet cet autre billet de Danwei ou aller directement consulter ce billet (en chinois) déposé par Wang Xiaofeng 王小峰 (rédacteur au Life Week) sur son blog personnel. Il s'agit d'un Lunyu xinde 《论语》新得 aussi désopilant que peu respectueux du Maître et de ses prosélytes modernes.